La psychiatrie mobile, en quoi cela consiste?
Après un premier épisode psychotique, les chances de rétablissement complet sont nettement augmentées en intervenant tôt, au moyen d’un traitement approprié. Toutefois, entendre des voix, se sentir menacé ou avoir les idées qui se mélangent sont des phénomènes bouleversants. Ils ne facilitent pas les premiers contacts avec les soins psychiatriques, qui sont alors souvent difficiles.
Si aucune mesure particulière n’est prise pour les rencontrer, les personnes malades restent sans traitement en général plus d’un an après le début des troubles. C’est principalement durant cette période que surviennent de grandes cassures: isolement, abandon des études et perte d’autres acquis sociaux. Les équipes mobiles sont un programme d’intervention précoce permettant de prévenir ces difficultés.
Comment intervient l’équipe de psychiatrie mobile ?
L’équipe mobile intervient à la demande d’un tiers (proche, voisin, professionnel de la santé ou du secteur social, hôpital psychiatrique) auprès de personnes qui refusent de se rendre aux consultations nécessaires pour un traitement ambulatoire habituel. La plupart du temps, ces personnes ne veulent pas se soigner parce qu’elles sont trop désorganisées, méfiantes, voire pas conscientes d’être malade.
Dans ce cas, l’intervention à domicile ou dans un endroit choisi par les partenaires permet d’agir plus tôt et en douceur. La personne est maintenue dans son environnement naturel et ne perd pas ses repères sociaux. Certaines hospitalisations ou interventions en urgence peuvent ainsi être évitées.
Comment se déroule le programme d’intervention précoce ?
Le programme d’intervention précoce accompagne les personnes durant trois ans après un premier épisode de psychose. Le but est d’éviter les pertes de fonctionnement psychologique et social durant cette période et d’augmenter les chances de rétablissement complet.
Le programme comprend trois phases essentielles:
- Il est axé sur l’alliance avec le patient et ses proches;
- Il met l’accent sur le traitement des symptômes, qui disparaissent en quelques semaines dans 80% des cas;
- Il consiste à aider la personne à reprendre le cours de sa vie.
Les autorités de santé publique du Canton de Vaud ont saisi l’importance des interventions précoces pour mieux soigner la schizophrénie. Le plan cantonal de santé mentale a donc mandaté le CHUV pour doter les régions Nord et Ouest d’équipes mobiles en interventions précoces. Depuis le début 2010, ces régions disposent d’infirmiers et de médecins qui, à la demande de proches ou de professionnels du secteur social et de la santé, vont à la rencontre des adolescents, des adultes et des personnes âgées qui souffrent de troubles psychiques. Le but est de permettre l’accès aux soins à ces personnes qui, par méfiance ou méconnaissance de la maladie, n’entreprennent aucune démarche pour chercher un traitement.